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Tablette PY 724 An ( PY 55) de Pylos:

  • Poétique Mycénienne dans la Tablette PY 724 An ( PY 55) de Pylos, classée comme « liste de rameurs », Tina Martinotti-Enriqueta Martinotti, https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01147208/document  . Résumé : En 2009 nous avons présenté une brève lecture de cette tablette au cours d’un séminaire d’épigraphie mycénienne mené par le professeur Pierre Carlier, malheureusement aujourd’hui disparu. Nous dédions cette publication en sa mémoire. Depuis Chadwick, la tablette en linéaire b, classifiée Py 55=An 724 a été interprétée à partir de la lecture des séries de signes ro-o-wa comme le nom du port de Pylos et e-re-ta comme « rameur/s » ; plusieurs auteurs pensent que ce texte est une liste de rameurs. Mais la présence de la série ki-ti-ta, interprétée d’abord comme « agriculteur », a produit des controverses : Que faisait le mot « agriculteur » dans une liste de rameurs ? Finalement ki-ti-ta a été interprétée, de manière un peu téméraire comme «unité fiscale» . Cette dernière hypothèse imagine le cas de l’infortune des agriculteurs qui, ne pouvant payer leurs taxes foncières, s’engageaient dans la marine. Néanmoins, la tablette n’a aucune similitude avec une liste, elle présente des lignes complètes. Toutes ces approximations théoriques, en étant arbitraires, suggèrent une défaillance dans l’interprétation. Ainsi, cette tablette est l’objet de l’analyse que nous exposons ici, en prenant la méthode épigraphique des systèmes syllabaires dont un signe est homo-phonique, polysémique et logographique. La traduction, ici proposée, suit la méthode interprétative des phonèmes, et recherche l’énoncé produit pour l’homophonie. Notre analyse démontre que la tablette PY 55 ne traite pas d’une liste de rameurs, mais qu’il s’agit d’un admirable texte littéraire où le mythe, le culte et la tradition se trouvent étroitement liés aux données philologiques, archéologiques, iconographiques et géographiques. Cette tablette est une œuvre littéraire mycénienne et une des premières chansons épiques ; un texte narratif qui renvoie aux rituels et offrandes dans la grotte dite aujourd’hui « Grotte de Nestor », ainsi que le sacrifice du taureau « auprès de la mer salée », tel que nous l’a transmis la tradition homérique. On verra que ce texte décrit l’épique d’une figure héroïque divine ; les exploits d’un dieu qui étaient dignes de mémoire pour les pyliens. Ce texte décrit un héros divin mythique, guérisseur, guerrier, fécondant, en étroit rapport avec la déesse Terre, et représentant, à ses yeux, l’idéal de la valeur et des vertus bienfaisantes.
  • RO-O-WA dans la Tablette PY 724 An (PY 55) de Pylos Poétique Mycénienne, Partie II (Ligne .1) : Partie II: Ligne .1 RO-O-WA. Enriqueta Martinotti. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01147949 Résumé : La première série de signes de la tablette PY 724 An (PY 55) est considérée comme le nom du Port de Pylos. Mais selon une analyse détaillée des phonèmes, et en tenant compte de l’homophonie et de la polysémie qui résulte, nous verrons que ro-o-wa n’est pas un seul mot mais une phrase, une vraie formule liturgique et l’épiclèse d’une divinité du fleuve et de la mer, la divinité des eaux la plus important pour les pyliens. Le procédé épigraphique utilisé ici et à cette fin est celui qui s’utilise pour lire tous les systèmes syllabaires, dont les signes sont reconnus comme étant : *Logographiques : les signes disent des mots *Phonologiques : les signes disent des sons qui peuvent servir à composer d’autres mots *Polysémiques : les signes disent un mot polysémique, qui peut servir aussi à composer d’autres mots. C’est à partir de cette structure incontournable des systèmes syllabaires que se déroule la traduction de cette série ro-o-wa ainsi que la tablette entière publiée antérieurement. La question du Signe : Dans tout syllabaire, les signes sont polysémiques car ils servent à indiquer des mots homophones (un signe indique divers mots qui ont le même son). Dès lors, dans la traduction, d’un signe émane un éventail de mots ou signifiés. Ces signifiés homophoniques sont étroitement liés entre eux; un peu comme dans la théorie psychanalytique, le mot devient signifiant
  • E-RE-TA « Le Rameur » de Pylos dans la Tablette PY 724 An (PY 55) Poétique Mycénienne Partie II: Ligne .1, (2) : Partie II: Ligne .1, (2), Tina Martinotti https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01150833  . Résumé : La deuxième série de signes de la ligne .1 de la Tablette PY 724 An (PY 55) est e-re-ta. On pense généralement que c’est une graphie plurielle pour “eretas” rameur, ou rameurs; la forme est un nominatif singulier masculin ou un vocatif pluriel masculin. Le propos ici est d’analyser les possibilités polysémiques de cette série de signes et comment elles s’articulent dans l’ensemble du texte. Confrontons ces possibilités avec l’analyse iconographique et d’autres données archéologiques pour établir une approche plus précise de ce qu’a vouloir signifier le scribe. La première interprétation d’E-RE-TA comme “Du fleuve, le dieu de l’humidité fécondante, le rameur…”, signale un dieu du courant d’eau, conforme à ce que nous venons d’examiner autour de RO-O-WA. Le dieu de l’humidité fécondante Hýas se déplace dans une barque, il est invoqué avec cette épiclèse, ou en tout cas, l’épithète : « Le rameur ». L’analyse polysémique d’e-re-ta donne « habitant de l’atmosphère ou des nuages », possiblement en rapport aux sanctuaires de montagnes (selon autres lignes du texte de cette tablette ): un souverain des cieux, seigneur de tous les phénomènes atmosphériques, dieu de l’humidité fécondante qui envoie la pluie et maitrise les nuages, et amène les eaux sur la terre, ἔρα, divinisée, sacralisée et comme terre cultivable.
  • Linéaire b : A-PE-O-TE dans la Tablette PY 724 An ( PY 55) : Partie II (Traduction et commentaires). Ligne .1 (3). Enriqueta Martinotti-Tina Martinotti. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01312003  Résumé : Nous avons déjà analysé les premières séries de signes de la tablette PY 724 An de Pylos dans des publications antérieures. L’examen complet, étant si vaste, nous oblige à l’exposer dans des publications séparées. La troisième formule de la ligne .1, c’est à dire 1.3, est composée par la série de signes translittérés comme a-pe-o-te, ce qui a été considéré par Chadwick comme un nom masculin. Selon cette analyse, a-pe-o-te représente un autre nom de la divinité du fleuve, présent tout au long du texte, possiblement à identifier avec l’Alphée, avec la figure mythique de Péon / Asclépios. Nous verrons ici que le caractère phallique de cette divinité du courant d’eau trouve ses parallèles dans le culte du dieu-fleuve Achéloos : Il était censé être la source de la mer et de toutes les rivières et fut vénéré depuis une période très précoce dans toute la Grèce, spécialement dans les grottes avec une source d’eau. Ce culte de la fertilité pluviale, fluviale et des eaux des sources de la Grèce continentale correspond à celui de la fertilité à caractère marin dans la Crète minoenne. Le dieu même était un synonyme de l’eau et il n’était pas seulement lié fortement à la fertilité, mais aussi à la protection et aux limites sociales et géographiques.

Publications antérieures:

  • Mycénien, Traduction de trois tablettes de la série Ta de Pylos,  Martinotti T. et Martinotti E, https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00372981v2/document. Résumé : En vue des résultats des lectures basées sur les monosyllabes et leurs polysémie on peut comprendre plus profondément la réalité des textes. Dans toute approche, les traductions ne peuvent se passer ni des données archéologiques ni de la tradition écrite. Les tablettes de Pylos de la série Ta 714, 707 et 721 sont un autre exemple de la mécompréhension du Linéaire B. Selon l’interprétation de Ventris et Chadwick, il s’agirait de listes de mobilier du palais de Pylos, similaires à celles de la tombe de Toutankhamon, ressemblance qui s’étendait, selon eux « à la phraséologie des annotations de Carter », c’est-à-dire, dans le style le plus pur des annotations de l’archéologue sur cette magnifique découverte . Voici par exemple l’interprétation de Chadwick de la tablette PY 244=Ta 714 : une chaise, incrustée d’or et d’argent, de l’or sur le dos, avec des incrustations de figures d’hommes, les chiffres de l’or, avec une autre… d’or, d’or et de griffons…, plus un tabouret incrusté d’argent et d’or, etcetera. On peut dire que les auteurs ont réussi à imiter le style de l’archéologue, mais on est loin de la compréhension des textes en Linéaire B. L’évidence archéologique sur la réalisation des cérémonies à Pylos est si abondante que cette interprétation proposée par Chadwick a été le motif pour une interprétation selon laquelle ces tablettes enregistrent l’équipement nécessaire pour des célébrations de la nomination d’un nouveau chef du bureau, comme l’a proposé J. T. Killen, qui les associe aussi aux kylix en miniature trouvés dans le palais . Ici nous proposons une autre interprétation, selon l’analyse de la polysémie et des monosyllabes, ce qui donne la traduction de compositions qui ont été créés à partir de la répétition de certaines formules, comme to-no, a-ja-me-no, ku-ru-so, ta-ra-nu, e-re-pa-te-jo, 85*de-pi.
  • LINÉAIRE B, LE PRÉJUGÉ COMPTABLE ET PICTOGRAPHIQUE D’UN SYLLABAIRE LOGOGRAPHIQUE, PHONOLOGIQUE ET POLYSÉMIQUE, Martinotti T. et Martinotti E : http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00311652/fr/ . Résumé : Est-il possible que le Linéaire B soit le seul parmi les syllabaires qui manque de polysémie? On peut en douter. Toutefois, si l’on suit l’exemple des autres systèmes syllabaires pour le Linéaire B, on constate que: 1. Dans les systèmes syllabaires chaque signe peut indiquer un mot ou un son, suivant sa position dans le contexte. 2. Dans les systèmes syllabaires les déterminatifs sémantiques ont la fonction d’indiquer la bonne lecture, car les syllabes qui les précèdent sont polysémiques. 3. Un déterminatif peut être sémantique mais il n’est pas la répétition du mot écrit ni sa flexion. 4. Dans les systèmes syllabaires les signes ne sont pas des “aides mémoires”. La critique des théories de l’origine comptable et pictographique de l’écriture sumérienne peut utilement s’appliquer à la mycénologie. Pour le Linéaire B aussi, la polysémie par homophonie est un phénomène naturel. Chaque signe est un phonème à respecter, qui peut indiquer un mot monosyllabique et polysémique, qui peut servir aussi à composer d’autres mots. Il n’y a pas de raison de croire que le Linéaire B est un système syllabaire différent des autres. On réalise ici la traduction de la tablette 17=Ai739: Pépins de raisins, ensemble avec le taureau de l’au-delà, offrir en sacrifices, laisser tomber la libation. Féminine déesse qui pourvoit le raisin, Hýee (Sémélé), pourvoit le fils Hýees (dieux de l’humidité fécondante/qui vient).
  • NOUVELLE INTERPRÉTATION DES TABLETTES MYCÉNIENNES, tablettes 37=As1517 (LXXXVIII), de Cnossos et 39=Ae 04 [134]: Martinotti T. et Martinotti E http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00193886 . Résumé : Le mot “kreetízoo” signifie “imiter les habitants de la Crète, tromper”, ce qui s’applique au Linéaire B: le système d’écriture, fait d’un héritage d’un grand passé historique, est trompeur pour cacher le sens de ce qui est écrit. On peut avancer qu’il était intentionnellement écrit de manière à ressembler à de simples listes de personnel ou d’approvisionnement car un fort tabou frappait la manifestation religieuse écrite. Ici on présente deux tablettes, les premières à être traduites sans la moindre lacune, et on démontre il s’agit d’une écriture sacrée qui traite de rites de sacrifices, mythes et rites d’initiation:
  • TI-RI-PO-DE et l’iconogramme “tripode” dans la tablette 236=Ta 641, de Pylos, par Tina Martinotti: http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00231077/fr/. Résumé: Les célèbres TI-RI-PO et TI-TI-PO-DE connus dans la tablette mycénienne de Pylos 236=Ta 641, interprétés comme « ayant trois pieds » ou « objet à trois pieds » furent un élément décisif dans le déchiffrement du Linéaire B, car ils sont suivis des iconogrammes de vases à trois pieds. Mais ces iconogrammes répondent à une fonction, et cette fonction n’est pas de nous confirmer que le scribe a bien voulu inscrire le mot « tripos » ou « tripode ». La présence de l’iconogramme entre les signes écrits a une fonction et ajoute une information importante. Le tripode était l’objet le plus sacré, à Delphes. Et cet objet sacré à partir duquel la Pythie recevait ses oracles et qui représentait, certainement, la bête sacrifiée dont on avait consacré la patte à la déesse, n’est pas cité par « casualité ». Cette information ajoutée de l’iconogramme tripode est ce que nous devons comprendre quand nous faisons la lecture juste de TI-RI-PO, de TI-RI-PO-DE et de l’iconogramme « tripode », chaque fois que l’on procède à une lecture monosyllabique et polysémique du Linéaire B. Nous arrivons ainsi à montrer que TI-RI-PO-DE augmenté de l’iconogramme tripode doit se traduire « Offrir en sacrifice (brûle) celui qui meurt et dont on consacre la patte … dans le tripode » et nous nous livrons à d’autres considérations sur ce texte. Cette tablette, loin d’être une liste de marchandises, traite de la préparation du vin, les fruits que montre la jarre sont en relation avec la fermentation. Cette fermentation était considérée comme un fait divin, lié à la volonté du dieu ou au dessein de la Lune, et il était connoté directement par l’idée de la «venue» du dieu, comme Dionysos, dieu des fruits :
  • MYCÉNIEN: NOUVEAU REGARD SUR LE LINÉAIRE B: TRADUCTION DE LA TABLETTE 10=AD 676 DE PYLOS, LE DIEU TAUREAU FILS DE RHÉA, Enriqueta Martinotti : http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00267957/fr/. Résumé:  La traduction réalisée par Chadwick de la tablette 10 de Pylos donne “At Pylos: twenty-two sons of bath-attendants, eleven boys” . Ce type de traductions modèle de travaux postérieurs, est basée sur l’observation d’une caractéristique de certaines tablettes qui finissent par KO-WO, en supposant que ceci est le mot mycénien pour “kóros”, une conjecture certes pleine d’imagination, mais peu convaincante. Nous continuons notre ligne méthodologique, en prenant en compte les avancées produites par l’archéologie et l’iconologie, et en l’enrichissant d’une critique philologique, historique, herméneutique et une réflexion interprétative sur les symboles religieux et les mythes. Ce présupposé implique le méticuleux examen des signes du Linéaire B où les phonèmes font partie d’un système cultuel évi-dent, ceci ne pas manquant des usages sophistiqués comme la polysémie, les euphémismes, l’homonymie ou la paronomasie; tels aussi ont été toujours les recours de l’art dans toutes ses expressions lorsque un fort tabou s’impose sur les manifestations religieuses ouvertes. Conforme à ce tabou c’est le faux aspect des banales listes bureaucratiques.Le texte se présente comme une prière ou invocation au dieu producteur de grains, de raisins ou de fruits avec son épiphanie comme taureau . Ceci ne fait rien d’autre que nous rappeler la thématique dionysiaque . Dionysos est le dieu des raisins et le dieu nourricier , cependant la caractéristique la plus authentique reste encore sa relation à l’élément humide , comme on peut observer dans le symbolisme artistique et le déroulement des fêtes des Anthestéries le jour des Choes . Sous cet aspect, il y a peu de différence entre le dieu attesté dans cette tablette et la figure du Poséidon classique, dont les prêtres étaient appelés tauroi . Mais la divinité mycénienne est en même temps celui ” Créé par la courant [pour mouiller]”, qui rappelle le mythologème du taureau venu de la mer envoyé par Poséidon à Minos et accouplé à la reine crétoise Pasiphaé pour engendrer le Minotaure.